Signature de Charlemagne
Sceau de Charlemagne

Les mythes sur Charlemagne

 
Le nom :
Charlemagne, un nom qu’il n’a jamais entendu. Il était Charles, roi des Francs, empereur par la suite. Il est appelé Karolus Magnus (Charles le Grand) dans un texte attribué à Nithard entre 25 et 30 ans après sa mort. On ne sait pas précisément de quand date cet écrit. Si certains textes de son époque utilisent le qualificatif « Grand (Magni) » pour le désigner, il faut le lire comme étant accolé à une fonction et non à la personne.
Par exemple, son épitaphe est : CORPUS KAROLI MAGNI ATQUE ORTHODOXI IMPERATORIS
Il faut lire « Le corps de Charles, grand et orthodoxe empereur » et non « Le corps de Charles le Grand, empereur ». (Jean Favier, Fayard 1999)
Par la suite, le nom a été francisé pour devenir Charlemagne.
 
La barbe :
Il est plus que certain que Charlemagne n’ait jamais porté de barbe. L’attribut pileux des aristocrates francs du haut moyen-âge était la moustache tombante. Pourtant, c’est l’image du vieillard à la barbe fleurie qui nous est parvenue. Cette perception est due entre autre, aux représentations ultérieures (peintures ou sculptures), postérieures au Xème siècle alors que la barbe revient à la mode. Le plus bel exemple en est le buste reliquaire exposé dans la salle du trésor de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle réalisé en 1350.
La seule représentation probable que nous ayons de lui est la statuette équestre dite « de Charlemagne » et conservée actuellement au Louvre. Et encore, il n’y a pas de certitude quant à l’identité du modèle. Il peut s’agir de Charlemagne ou de son petit-fils, Charles le Chauve. Quoi qu’il en soit, cette œuvre est d’époque Carolingienne et représente un personnage couronné qui porte une moustache, pas une barbe.
 
L’école :
Merci France Gall ! Non, Charlemagne n’a pas inventé l’école. L’humanité n’a pas attendu la dynastie Carolingienne pour faire étudier sa progéniture. De tous temps des groupes de jeunes ont été réunis pour se livrer à un apprentissage sous la houlette d’un « professeur ».
L’école palatine de Charlemagne n’avait bien entendu rien à voir avec notre système scolaire. Les jeunes y apprenaient en compagnie des lettrés du palais en fonction des disponibilités de ces enseignants car ils étaient avant tout au service du roi. Et ce n’était pas un travail léger.
Il n’y avait pas de classe de cours, les leçons étaient données en extérieur quand le temps le permettait ou, dans n’importe quel endroit disponible du palais où le roi séjournait. Les jeunes devaient apprendre les arts libéraux :
Le Trivium ; grammaire, dialectique et rhétorique.
Le Quadrivium ; arithmétique, musique, géométrie, astronomie.
Ces écoles avaient pour but premier de former la future élite administrative dont le royaume était en pénurie permanente.
On peut imaginer Alcuin d’York ou Pierre de Pise assis sur un tabouret auprès d’une cheminée, ou adossé à un tronc d’arbre, et entouré d’un groupe de jeunes personnes, attentives à son enseignement.
Les écoliers peuvent cesser de maudire Charlemagne.