Karolus Rex

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Charlemagne

Une histoire, un homme, une légende …

      Charlemagne ; un nom qu’il n’a pourtant jamais entendu. Il était Charles, fils de Pépin et de Berthe, roi des Francs devenu empereur. Il est appelé Karolus Magnus (Charles le Grand) dans un texte attribué à Nithard entre 25 et 30 ans après sa mort. Par la suite, le nom a été francisé pout devenir Charlemagne.

      Loin de la légende fortement gravée dans l’inconscient collectif, les pages de Karolus Rex cherchent le reflet d’un homme plus proche de ce qu’il était, plus proche de son époque méconnue, hors des complaisances et des fausses vérités véhiculées au travers des siècles.

      Il est de grands hommes dont l’empreinte reste gravée dans notre société. Charlemagne est de ceux-là. Paradoxalement, on sait très peu de choses sur lui, la légende l’a emporté sur l’homme. Pour le plus grand nombre, il est le vieillard à la barbe fleurie pleurant la mort de Roland à Roncevaux, il est le roi qui, à l’école, sermonne les fils de riche et encourage les méritants tel que décrit par Notker. Et c’est bien là son drame ; les sources se contredisent, elles sont rares, incomplètes. Cette rareté d’information a permis à la légende de prendre son essor. Avec cette autre conséquence qu’il est devenu une sorte de couteau suisse idéologique. Quiconque le souhaite peut se réclamer de Charlemagne, pro- et anti-européens, toute la gamme politique allant de l’extrême droite à l’extrême gauche. Il peut servir les tenants de l’état de droit comme ceux de la dictature. Mais qui était-il ?

      Il n’y a déjà aucune certitude quant à sa date de naissance. Les dates de 742, 747 ou 748 sont avancées. Certains historiens penchent pour l’une ou l‘autre de ces dates mais de plus en plus d’arguments désignent 747 ou 748 comme les plus probables. En 2010 des légistes ont étudié sa calotte crânienne et ont conclu qu’il était décédé à l’âge de 66 ans, ce qui permet d’écarter fortement 742 comme année de naissance.

      Les deux sources principales d’information sont la « Vita Karoli Magni » d’Eginhard et la « Gesta Karoli Magni » écrite par Notker de Saint-Gall, dit Notker le Bègue. Dans les deux cas ces textes prêtent à discussion.

      Eginhard écrivit la biographie de Charlemagne pour son fils Louis le Pieux et s’inspira, pour ne pas dire plagia, la vie des douze Césars de Suétone, principalement la vie d’Auguste. Il y décrit le roi défunt comme un être de lumière, un roi surhumain. On ne peut pour autant nier qu’il fut des conseillers du roi et qu’il le côtoya de fort près. Sa description physique du roi est d’autant plus intéressante qu’elle est la seule dont nous disposons.

      Notker le Bègue écrivit sa « Gesta Karoli Magni » à la demande de Charles le Gros dont le but est davantage de vanter l’illustre ascendance du commanditaire que de dépeindre une réalité historique. Ses écrits sont composés d’anecdotes surréalistes davantage à vocation religieuse qu’historique.

      Il est donc très difficile de sortir des éléments probants de l’immense potage qu’est devenu l’histoire de cet homme. Néanmoins, les différentes annales nous indiquent un ordre d’évènements, pas toujours concordant, mais dont il possible de tirer une ligne directrice. Le but de Karolus Rex n’est certainement pas de présenter une certitude historique, bon nombre d’historiens s’y usent encore les méninges. Jamais l’auteur n’aura l’arrogance de prétendre égaler leur savoir. Son unique souhait est de présenter un récit agréable, ainsi qu’un homme plus proche de ce que la légende nous laisse entrevoir.

      Le haut moyen âge (de 476 à 888 après JC) est une période méconnue, l’empire de Rome est devenu, un mythe, un regret. Il y a peu de lettrés et ceux-ci sont tous d’Eglise, leurs écrits sont les armes d’une doctrine, la vérité historique n’y a pas toujours sa place. C’était un monde où il n’était d’autre sécurité que la force, les grandes familles se devaient de vaincre pour assurer leur pérennité.

      On ne peut pourtant nier qu’il fut un des plus grands hommes que ce monde ait connu. Et comme le dit Thomas : « Il n’était pas meilleur ou pire qu’un autre roi, il était simplement plus fort ».

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